Julie a une ascendance paternelle prestigieuse :
La famille de Bassompierre était l’une des plus anciennes de l’empire d’Allemagne : elle était branche cadette de la maison de Clèves. Les seigneurs de Bassompierre servirent d’abord les ducs de Bourgogne puis les ducs de Lorraine.
Le membre le plus illustre de cette famille fut le maréchal François de Bassompierre marquis d’Haroué, né le 12 avril 1579 et mort en 1646, ambassadeur en Espagne, en Angleterre et en Suisse, colonel général des Suisses (1614), grand maître de l’artillerie par commission au siège de Chäteau-Porcien dans les Ardennes (1617), il fut fait maréchal de France en 1622 par Louis XIII.
Bassompierre tombera en disgrâce et sera emprisonné pendant 12 ans. D’après Saint-Simon, son mariage avec Louise Marguerite de Lorraine, fille d’Henri 1er de Guise aurait été la cause de cette disgrâce.
Audoin, devenu héritier par sa femme des papiers de la maison de Bassompierre, publie “les Mémoires du Maréchal de Bassompierre” (Paris, 1870-1877, 4 volumes in-4) qui sera publiées par la Société d’Histoire de France dont il est alors vice-président. Il a fait don à l’Etat des archives Bassompierre.
FONDS BASSOMPIERRE
Dates extrêmes : XIIe -XIXe siècles.
Importance matérielle : 43 cartons (5 AP 1-45) ; 8,50 mètres linéaires.
Modalités d’entrée : don du marquis de Chantérac, 25 février 1891.
Conditions d’accès : libre. Instrument de recherche : rép. num. dact., par L. Lecestre, 1892, 13 p.
Quand le marquis de Chantérac remit aux Archives nationales un ensemble de papiers hérités par sa famille du dernier marquis de Bassompierre et de sa sœur, ces papiers furent dénommés « archives Chantérac » et cotés AB XIX 216-312. À la création du service des archives privées en 1949, les « archives Chantérac » ont été réparties en trois fonds cotés dans la série AP : les fonds Bassompierre (5 AP), Crussol (6 AP), et d’Ogny (7 AP).
ARCHIVES CHANTERAC
5 AP 1-30. Titres de propriété, comptes, pièces de procédure, documents divers ayant trait aux domaines du marquisat Bassompierre. XIIe -XIXe s.
5 AP 31-45. Titres de famille depuis Geoffroy Ier, jusqu’au marquis de Bassompierre du XIXe siècle, avec de nombreuses lacunes : aucun document, par exemple, sur le maréchal François de Bassompierre. XIVe -XIXe s.
31-43. Titres de familles (148e -163e liasses).
43 (suite). Pièces imprimées relatives aux États du Languedoc, 1769-1789, et originaux divers sur les abbayes bénédictines de Saint-Corentin, au diocèse de Chartres, et de Beaumont, près de Tours. XVIe -XVIIIe s. (164e et 165e liasses).
5 AP 43 (suite)-45. Ferme des Essarts (166e liasse). Terre du Mas de Viguier, près Arles, 1818-1853.
Par sa mère, Julie descend de sainte Jeanne de Chantal et de sa petite-fille, la Marquise de Sévigné :
- Jeanne Françoise FREMYOT, née le 23.01.1572, épouse le 28.12.1592 Christophe II de RABUTIN, Baron de CHANTAL né en 1563.
Jeanne de Chantal a 4 jeunes enfants – elle en a perdu deux à la naissance- lorsqu’en 1601 son mari meurt d’un accident de chasse. En 1604 elle rencontre François de Sales, évêque de Genève qui a été chassé par les protestants et s’est installé à Annecy. Lorsque sa petite dernière meurt en 1610, elle s’estime suffisamment dégagée de ses obligations familiales pour créer, sur l’impulsion de François de Sales l’ordre de la visitation dont les religieuses ont pour tâche principale de visiter les malades et les prisonniers.
Après la mort de François de Sales, elle cherche d’autres soutiens, notamment celui de Vincent de Paul. Elle meurt le 13 décembre 1641, et est canonisée en 1767. On vénère ses reliques et celles de saint François de Sales dans la basilique de la visitation à Annecy.
En 2006, l’ordre qu’elle a créé, qui a connu 356 fondations, compte 155 monastères actifs avec 3000 visitandines. A Annecy, la communauté regroupe encore une quinzaine de sœurs cloîtrées qui vivent de la fabrication d’hosties, de la réalisation de broderies et de recettes.
Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), propagatrice avec saint Claude de la Colombière du culte au Sacré-Cœur de Jésus était visitandine à Paray-le-Monial.
Jeanne a un fils Celse-Bénigne, qui donnera naissance à Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné :
- Celse Bénigne de RABUTIN, Baron de CHANTAL née en 1596 U07.1627
épouse le 14 .05. 1623 Marie de COULANGES née le 10.08.1603 décédée 20.08.1633 - Marie de RABUTIN CHANTAL, marquise de SÉVIGNÉ née le 05.02.1626 décédée le 17 .04. 1696 , épouse le 04.08.1644 Henry, marquis de SÉVIGNÉ né le 16.03.1623 décédé en 02.1651
Marie de Rabutin est orpheline de père à l’âge d’un an et de mère à 6 ans. Elevée par son grand-père maternel puis par un oncle, elle se marie en 1644 mais son mari est tué dans un duel où il se bat pour l’honneur de sa maîtresse ! La voici veuve avec deux enfants à l’âge de 25 ans. Elle se retire d’abord en Bretagne au château des Rochers, près de Vitré (Ile et Vilaine)
Puis elle revient à Paris où elle fréquente les salons précieux et la haute société. Environ 1500 lettres de sa correspondance avec sa fille Françoise de Grignan seront publiées et décrivent la vie politique, mondaine et littéraire. Elles font partie des classiques littéraires du 17ème siècle
Sa descendance se poursuit ainsi jusqu’à Julie de Bassompierre :
- Françoise Marguerite de SÉVIGNÉ, née le 10 .10 1646 + 13 .08.1705 épouse le 29 .01.1669 François ADHEMAR de MONTEIL, comte de GRIGNAN né en 1629 ou 1632 + 30 .12.1714, dont :
- Françoise Pauline de GRIGNAN, née le 09 .09.1674 + 02 .07.1737 épouse le 29.11.1695 Louis, marquis de SIMIANE né en 1671 + 02.1718, dont :
- Madeleine Sophie de SIMIANE née en 1701 + 05.1769
épouse le 30.05.1723 Alexandre-Gaspard de VILLENEUVE, marquis de VENCE né le 11 01.1704 + 20.11.1774, dont : - Jean Alexandre Romée de VILLENEUVE, marquis de VENCE né le 06.11.1727 + 05 .02.1776, dont :
épouse le 24 .05.1751 Angélique de la ROCHEFOUCAULD née en 1733 + à Paris le 09 .12.1793, dont : - Pierre Paul Ours Hélion de VILLENEUVE, marquis de VENCE, né le 29 .06.1759 + 09.1819, épouse le 2 avril 1782 Marie Clémentine de LAAGE de BELLEFAYE née le 17 .03.1763 + 11 .07.1809, dont :
- Claire Jeanne Roseline de VILLENEUVE-VENCE née le 20 .09.1785 + 11 .04.861
épouse le 29 .04.1811 à Paris Charles Jean Stanislas, marquis de BASSOMPIERRE, né le 21 .09.1777 + 13 .11.1837, dont : - Marie Chantal Claire Julie Placidie de BASSOMPIERRE épouse Audoin de Chantérac (Gén XXI)
Par sa mère, Claire de Villeneuve-Vence, Julie peut aussi se targuer d’être de la famille de Sainte Roseline, moniale chartreuse (1263-1329) dont la relique momifiée est exposée dans une châsse de verre dans l’église des Arcs -sur Argens (Var).