39/45 Bernard de David-Beauregard

Jacqueline de Cumond, petite fille de Louise de Chantérac, (rameau BA) a épousé Bernard de David-Beauregard, officier (Saint-Cyr, promotion Joffre, 1930-1932). Leur 5ème enfant naît en octobre 1939, juste après la déclaration de la guerre, alors qu’il est lieutenant, en garnison à Bourges.

En tant que père de famille nombreuse, il pourrait rester loin des combats, mais son sens du devoir patriotique le conduit à effectuer de multiples démarches auprès de sa hiérarchie afin de rejoindre le front. Il finit par obtenir sa mutation sur le front des Vosges. Au printemps 1940, il rejoint donc le 58ème bataillon de mitrailleurs motorisés sous les ordres du capitaine Henri de Rouvray.

Le 18 juin 1940 au soir, pendant le repli sur ordre de son bataillon après la grande offensive allemande en Sarre (opération Tiger) [[i]], au cours d’une patrouille pour laquelle il s’est porté volontaire, il donne sa vie pour la France à 32 ans à Crion (Meurthe et Moselle, près de Lunéville).

Jacqueline n’apprendra sa mort que fin septembre 1940 à Hyères, dans le Var, où elle avait rejoint sa belle-famille avec ses cinq enfants. Éprouvée par ses maternités rapprochées, elle pâtit d’autant plus durement des privations dues à la guerre. A la fin de l’été 1942, sa tante Marie (dite ‘Badie’) de Touchebœuf l’invite à venir reconstituer ses forces à Saint-Laurent-sur-Manoire, dans le Périgord où le ravitaillement est moins problématique qu’en Provence. En dépit des soins reçus, elle meurt le 23 novembre 1942, à 35 ans, d’une septicémie. Les antibiotiques ne sont pas encore sur le marché. Le premier d’entre eux, la pénicilline, est pour la première fois fabriqué en quantité aux Etats-Unis cette année-là et ne sera disponible en France qu’après-guerre.

Le 4 novembre 1943, Bernard reçoit à titre posthume la Croix de Guerre avec étoile d’argent avec cette citation : “officier de grande valeur au cours des combats du 14 au 18 juin-1940 ; a montré les plus belles qualités militaires. Tué à bout portant dans la forêt de Parroy alors qu’il cherchait à rétablir les liaisons perdues avec un corps voisin.” Il sera également décoré de la Légion d’Honneur.

Inhumés dans un premier temps l’un à Crion, l’autre à Boulazac (Dordogne), Jacqueline et Bernard sont réunis après-guerre et reposent ensemble à la chapelle de Sainte-Eulalie, près d’Hyères (Var).

[[i]]         http://www.memorialgenweb.org/Juin 2017

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