Fils de David-François, neveu de l’abbé Gabriel, le collaborateur de Fénelon et d’Uranie, Gabriel de La Cropte de Chantérac épouse en 1712 Françoise de Bourdeilles.
Chantérac et Bourdeilles sont distants de 25km.
Madame de Maintenon était le titre donné par le Roi-Soleil à Françoise d’Aubigné, veuve Scarron, ancienne gouvernante des enfants qu’il avait eus avec Madame de Montespan, qu’il avait épousée ‘secrètement’ – Toute la cour était au courant, mais ce n’est pas officiel – en 1712, à l’âge de 73 ans, vingt ans après la mort de la Reine Marie-Thérèse.
La maison de Saint-Cyr qu’elle avait créée pouvait accueillir deux cent cinquante « Demoiselles de Saint-Cyr ».
A l’origine, les élèves, âgées de sept à vingt ans, étaient réparties en quatre « classes » en fonction de leur âge. Elles portaient en guise d’uniforme une robe d’étamine brune rappelant les robes de cour, nouée de rubans dont la couleur indiquait la classe de l’élève et un bonnet blanc qui laissait voir en partie les cheveux.
Selon les désirs de Madame de Maintenon, l’éducation donnée à Saint-Cyr se démarquait de ce qui se pratiquait traditionnellement dans les couvents, où l’instruction scolaire était insuffisante et trop axée sur la religion.
- les « rouges » de 7 à 10 ans, apprenaient la lecture, l’écriture et le calcul, recevaient leurs premières leçons de catéchisme et des rudiments d’histoire religieuse et de latin ;
- les « vertes » de 11 à 13 ans, continuaient ces matières et y ajoutaient l’histoire et la géographie ;
- les « jaunes » de 14 à 16 ans, apprenaient également le dessin, le chant, la danse, le théâtre et la musique ;
- les « bleues » de 17 à 20 ans, étaient initiées à l’héraldique, à l’histoire de l’Église et avaient des cours de morale plus poussés.
Les élèves étaient ainsi éduquées en futures femmes de la noblesse, recevant une éducation sévère mais moderne pour l’époque, en particulier en ne négligeant pas les connaissances au profit de l’éducation religieuse.
En exigeant que le costume n’ait rien de l’austérité d’un habit religieux mais s’apparente aux tenues de cour, Madame de Maintenon entendait que les demoiselles soient élevées comme des filles du monde et cultivent une certaine coquetterie ; aussi leur faisait-elle donner une multitude de faveurs, de rubans et de colifichets pour se parer et se coiffer.
En 1694, ce style d’éducation suscitant des critiques, Madame de Maintenon, de plus en plus présente à Saint-Cyr, fut reconnue comme supérieure honoraire chargée du spirituel et du temporel.
source : Wikipedia/ Maison_royale_de_Saint-Louis
Françoise remplira bien son programme d’épouse puisqu’elle donnera 9 enfants à son mari, dont un évêque, Charles, qui va suivre, et trois religieuses !
Les nombreux Chantérac d’aujourd’hui sont tous ses descendants.
Au jour de son mariage, Françoise de Bourdeilles a 26 ans. Elle a donc quitté la Maison Royale depuis 6 ans après y avoir vécu de l’âge de 8 ans à l’âge de 20 ans.
C’est sans doute très naturellement qu’elle annonce à Madame de Maintenon son mariage avec Gabriel de La Cropte de Chantérac. Celle-ci lui répond :
A Saint-Cyr ce 31 janvier 1712
Vous auriez eu grand tort, mademoiselle, si vous ne m’aviez pas fait part de votre établissement, puisqu’il n’y a personne qui s’y intéresse plus sincèrement ; je suis ravie de ce que Monsieur Votre Frère vous donne un homme de qualité. Le nom m’est très connu ; s’il a du mérite, vous êtes très heureuse et il faut, Ma Chère Fille, que votre bonne conduite fasse son bonheur. Vous avez été instruite pour tout ; soyez donc une excellente femme en remplissant tous vos devoirs ; au-dessus des vanités du monde et des foiblesses de notre sexe ; toute appliquée à plaire au mary, à élever les enfants, à bien traiter le domestique ; à édifier le voisinage, à demeurer chez vous et à mettre votre plaisir dans l’accomplissement des obligations de l’état où Dieu vous a mise. Vous voyez Mademoiselle que je vous parle toujours en mère. Souffrez-en la familiarité, puisque j’en ay l’amitié. Que je sache la suite de ce qui vous regarde ; cette lettre est pour Monsieur de Bourdeilles comme pour Vous. Je ne puis plus écrire de ma main ; croyez l’un et l’autre que je seray, toute ma vie, votre très humble et obéissante servante.
Maintenon
Source : Extrait des archives du Château de Bourdeilles publié dans “Maison de Bourdeilles en Périgord” par le marquis de Bourdeilles, Troyes, Legleu 1893.
Le nom de Chantérac devait en effet être bien connu de Madame de Maintenon à travers l’abbé Gabriel de Chantérac, le défenseur de Fénelon à Rome. Elle avait en effet apprécié et introduit ce dernier à la Maison Royale, avant de s’en éloigner, allant jusqu’à retirer tous ses écrits de la bibliothèque de la Maison.
Source : Visages de Fénelon, société d’émulation de Cambrai, tome 114,
Françoise de Bourdeilles descendait au 19ème rang de Louis VI le Gros, roi de France de 1108 à 1137, lui-même 5ème roi de la dynastie capétienne. La reconstitution suivante est attribuée à Audoin de Chantérac (1812-1904).
1 – HUGUES CAPET, Roi de France de 987 à 996
ép Adélaïde d’Aquitaine
2 – ROBERT II LE PIEUX, Roi de France
ép Constance d’Arles
3 – HENRI Ier, Roi de France
ép Anne de Kiev
4 – PHILIPPE Ier, Roi de France 
ép Bertrade de Montfort
5 – LOUIS VI le Gros, Roi de France de 1108 à 1137
ép Adélaïs de Savoie
6 – Robert de France, comte de Dreux
ép Agnès de Baudemont, dame de Braine
7 – Robert II, dit le Jeune, comte de Dreux
ép Yolande de Coucy
8 – Alix, comtesse de Bretagne ép Pierre de Dreux, dit Mauclerc
9 – Jean I, dit le Roux, comte de Bretagne ép Blanche de Champagne
10 – Jean II, duc de Bretagne ép Béatrixe d’Angleterre
11 – Artus II, duc de Bretagne ép Yolande de Dreux,
ctesse de Montfort l’Amaury
12 – Alix de Bretagne ép Bouchard VI, comte de Vendôme
13 – Bouchard de Vendôme, seigneur de Segré ép Marguerite de Beaumont
14 – Pierre de Vendôme, seigneur de Segré et de Nesle ép Jeanne de Charé
15 – Pierre de Vendôme II, seigneur de Segré ép Marie d’Acigné
16 – Jeanne de Vendôme ép François II, sire de Montberon
17 – Eustache de Montberon, vicomte d’Aunay ép Marguerite d’Estuer
18 – Adrian de Montberon ép Marguerite d’Archiac
19 – François de Montberon, baron d’Archiac ép Jeanne de Montpezat
20 – Jacquette de Montberon ép André de Bourdeilles, vicomte de Bourdeilles
21 – Claude de Bourdeilles, baron de Mastas ép Marguerite de Breuil
22 – Barthélémy de Bourdeilles, comte de Mastas ép Anne de Coutance
23 – Claude de Bourdeilles, baron de Mastas ép Marie Boutel
24 – Françoise de Bourdeilles ép Gabriel de La Cropte, comte de Chantérac
La génération qui naît au début du 21ème siècle peut ainsi se situer comme descendant d’Hugues Capet à la 34ème génération.
Mais notons simplement qu’à raison de deux enfants par génération sans mariages croisés, Hugues Capet aurait aujourd’hui vingt milliards de descendants !!!
etour à la liste généalogique