Branche La Cropte de Lençais

La branche La Cropte des seigneurs de Lençais est distincte à partir de Jean de La Cropte (génération IX) au début du 14ème siècle dont la descendance simplifiée est la suivante :

X       Jean (II) de La Cropte (II), damoiseau, son fils, hérite du château et des terres de Lençais. Il a deux fils, Jean (III) et Monot.

XI      Jean (III) de La Cropte, écuyer, seigneur de Lençais, fait construire la tour octogonale du château. Né vers 1424, il a un fils François et trois filles.

XII    François de La Cropte, chevalier, seigneur de Lençais, fait construire le château renaissance. Il eut cinq fils : Bertrand, Jean (IV), François (II) qui semble ne pas s’être marié, Pierre et Jacques, curés, et trois filles.

XIII   Bertrand de la Cropte, chevalier, seigneur de Lençais, est le dernier garçon de cette lignée.

Il fut tué en Espagne en 1521 lors de la guerre pour la possession de la Navarre dans laquelle François 1er soutient Henri II de Navarre contre Ferdinand d’Aragon, allié de Charles Quint.

Le château (aujourd’hui Lanquais) surnommé aujourd’hui  le Louvre inachevé du Périgord conserve les armes La Cropte sur sa façade.

Selon Borel d’Hauterive on voyait encore aussi ces armes avant la révolution sur la porte du château et leur support était deux femmes nues et échevelées ; La sculpture en était écrit-il ‘ évidemment du quinzième siècle’. Les armes qui subsistent en façade sont toutefois tenues différemment.

XIV   Bertrand de La Cropte laisse une fille unique Marguerite qui épouse le 21 novembre 1531 Gilles de la Tour, baron de Limeuil et vicomte de Turenne. Le couple a neuf enfants.

XV    Isabelle de Limeuil, la troisième des filles de Marguerite, était d’une éclatante beauté. ‘C’était une grande fille blonde avec des yeux couleur pervenche et un corps splendide : les seins hauts, les épaules et les hanches bien proportionnées’.

Catherine de Médicis dont la mère était Madeleine de La Tour d’Auvergne fait venir à la cour les trois filles aînées qui sont admises comme demoiselles d’honneur. La régente utilise les charmes et l’éducation de ses demoiselles d’honneur pour s’attirer les bonnes grâces de ses adversaires, voire leur soutirer des confidences et les manipuler.

C’est ainsi qu’Isabelle devient en 1563 à l’âge de 19 ans la maîtresse de Louis de Bourbon, Prince de Condé, protestant et frère du futur Henri IV, dont la régente veut obtenir qu’il reprenne le port du Havre aux Anglais. Sa séduction fonctionne. Condé fait composer par Ronsard, qui est aussi sous le charme, des odes amoureuses à sa maîtresse.

  « Je voudrais au bruit de l’eau
    D’un ruisseau
    Déplier ses tresses blondes
    Frisant en autant de nœuds
    Ses cheveux
    Que je verrais friser d’ondes
    Je voudrais pour la tenir
    Devenir
    Dieu de ces forêts désertes
    La baiser autant de fois
    Il y a de feuilles vertes… »

ou encore    

Douce maîtresse, touche
Pour soulager mon mal
Mes lèvres de ta bouche
Plus rouge que coral
D’un doux lien pressé
Tiens mon col embrassé
Heureux sera le jour
Que je mourrai d’amour !                  

Pour Catherine de Médicis, l’opération est un succès : Condé reprend le Havre. Mais Isabelle met au monde un enfant, ce qui n’était pas prévu. Catherine est furieuse et la cloître avant de la renvoyer à Lençais. Condé perd sa femme, Isabelle espère qu’il va l’épouser mais il se remarie avec une autre. Elle lui en voudra au point de n’avoir devant sa dépouille mortuaire que ce mot : « Enfin ! »

En 1567 Catherine marie Isabelle de Limeuil au richissime financier italien Scipion Sardini qui achète pour elle le château de Chaumont sur-Loire.

Mais ils habitent surtout Paris où il a fait construire en 1565 dans ce qui était le Faubourg Saint-Marcel un hôtel particulier connu aujourd’hui comme l’hôtel Scipion qui abrite actuellement l’administration de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris.Elle était née en 1544 à Lençais. Son dernier acte avant de mourir en 1609 fut de s’opposer vainement à la transmission par héritage du château de Lençais à son cousin Henri de la Tour d’Auvergne. Isabelle, devenue Isabelle de Sardiny baronne de Chaumont, donne à son mari cinq enfants dont deux fils qui eux-mêmes n’eurent pas de fils.

Lanquais sera vendu au duc d’Antin qui le revendra à son tour en 1732 à la famille de Gourgues dont descend l’actuelle propriétaire.

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