Gérard de Chantérac (rameau 51) est aspirant et fait la campagne de France comme observateur de l’air à la base aérienne d’Avord, près de Bourges, site historique de la première école de pilotage au monde, créée en 1912 et encore aujourd’hui grande base aérienne française.
Le 10 mai 1940, le camp est bombardé par l’aviation allemande de 4h45 à 4h55. Un second bombardement le lendemain détruit des cantonnements, des hangars. Des ateliers sont touchés par des bombes incendiaires et la chapelle du camp est détruite.
Les dernières unités aériennes quittent les lieux le 17 juin. Gérard est chargé de garder la base sur laquelle ne restent que quelques éléments administratifs et un détachement de 136 personnes dont 92 tirailleurs sénégalais. Il réussit à embarquer ses hommes dans un train malgré une population soupçonneuse à l’égard de cet étrange détachement. Le dimanche 23 les premiers éléments allemands entrent dans la base alors que brûle tout ce qui n’a pu être emmené (réserves de carburant, aéronefs et installations vitales).
Gérard gagne le midi de la France, passe quelque temps à Oran, revient en France.
Il rejoint en 1942 les « gardes des voies de communication », créés par une loi du 24 janvier 1941 pour assurer [et organiser] la surveillance des voies ferrées et routes principales et rattachés au secrétariat général de la police. Ce service qui permet d’éviter le STO comptera jusqu’à 8000 hommes en 1944. Gérard est affecté Châteauroux où il eut notamment à surveiller le train spécial du maréchal Pétain, à Montpellier, Bézier.
A la libération, relaxé par un comité d’épuration, il mènera une carrière civile.
[[i] ] Pille J.-P. et Lecesne C., Avord, 100 ans d’aviation, La Bouinotte, 2012